LE BIEN PUBLIC 15.03.2002
SAULIEU
Pierre et Vacances : Tempête autour du lac de Chamboux
Le projet Pierre et Vacances sur les bords du lac de Chamboux, près de Saulieu, provoque une belle querelle entre les partisans et les opposants. Mardi soir, le comité de soutien a battu le rappel. L'association UFC-Que Choisir émet des réserves.
A près la création d'un comité de défense du site de Chamboux, une mise au point par le président du syndicat mixte du barrage de Chamboux et conseiller général du canton de Liernais, Pierre Poillot, le comité de soutien au projet de Pierre et Vacances qui vient de se créer, fait entendre son point de vue.
Il organisait une réunion publique mardi soir, à Saulieu. Les élus de Saulieu et de Liernais et près de deux cents personnes étaient venus de toute la région.
A la tribune, Jean-Luc Deblangey, Yves Mignot, Michel Rousseau et Guy Cabaut ont développé leurs arguments faveur de ce projet.
Pour ces artisans, commerçants, entrepreneurs " c'est une chance inespérée pour redynamiser notre région. Naturellement, il faut être attentif à la conception et prendre en compte les inquiétudes des uns et des autres ; mais on ne va pas faire La Grande-Motte en Morvan. "
Plaidoyer en cinq points
Pour l'association, ce projet représente l'avenir au nom de la liberté d'entreprise et la liberté d'expression. Il faut faire confiance aux élus et à l'administration.
Ils soulignent le consensus entre les élus. Ce projet aura aussi un impact sur le commerce et la création d'emplois. Il sera l'opportunité de créer ou conserver des services publics. Ils en appellent aussi à l'hospitalité morvandelle.
Pour ce comité de soutien, le projet de Pierre et Vacances symbolise l'avenir pour la jeune génération.
Des cantons de Saulieu ou de Liernais, les élus sont unanimement pour ce projet. Ils ont répondu aux questions de l'assemblée. Le conseiller général, Pierre Poillot a annoncé que le centre ludo-aquatique pourrait bien être financé par le syndicat mixte du barrage de Chamboux, rappelant qu'il refusait que la région crève ! Patrice Vappereau, maire de Saulieu, a joué la franchise : " Ne soyons pas hypocrites, les retombées économiques seront majoritairement sur Saulieu. Il faut saisir notre chance ! ".
De son côté, Anne-Catherine Loisier, conseiller général et régional de Saulieu, vice-présidente du Parc du Morvan a tenu à préciser que " les élus ne sont pas béats devant un tel projet même s'il est une opportunité pour le Morvan ". Elle s'est également voulue rassurante : " on ne va pas signer n'importe quel contrat, les yeux fermés ! ".
UFC- "Que choisir" craint la pollution
UFC-que choisir explique dans un courrier, envoyé à Jean-Claude Amadieu, sous-préfet de Beaune, son appréhension en rappelant que " le barrage de chamboux est d’abord et en premier lieu, la ressource d’eau potable pour près de 19 000 personnes ". À ses yeux, une pollution accidentelle pendant les travaux n’est nullement une hypothèse d’école. À chaque fois qu’une pollution de ce genre a lieu, les frais de dépollution du captage et d’achat d’eau pour permettre de dépanner les habitants sont toujours à la charge des consommateurs qui supportent ainsi, pendant des années, une majoration de 2,80F à 3F du m3 d’eau ". UFC-que choisir exige donc que tous les élus, groupements commerciaux et associatifs souhaitant ce projet engagent préalablement leur responsabilité, en cas de pollution, pour que le principe de précaution ne soit pas un vain mot.
Élisabeth BERTHIER