Le Bien-Public 21/01/2003
SAULIEU
Lac de Chamboux :
Pierre Poillot répond à l'UFC que choisir
Suite à l'article
paru le 9 janvier dernier dans nos éditions dans lequel l'UFC
que choisir faisait part de ses interrogations à propos du financement
du déficit de la base de loisirs de Chamboux, Pierre Poillot, conseiller
général du canton de Liernais et président du syndicat
du barrage de Chamboux, répond.
" Ayant
été élu membre du comité syndical depuis 1989,
j'ai suivi tous les détails de l'opération base de loisirs.
d'autant plus que, constatant l'absence de budget prévisionnel
sérieux, j'avais été le seul délégué
contre ce projet dont j'ai dénoncé la dérive financière
dès 1994.
Pour une information
complète du lecteur, il faut tout d'abord rappeler que l'investissement
global a été de 6 000 000 F HT avec environ
80 % d'aide publique. Le solde a été financé
en partie par apport en capital du syndicat (environ 200 000 F)
et par un emprunt de 1 000 000 F dont l'annuité
est actuellement de l'ordre de 16 000 euros par an (106 000 F).
L'opération
a toujours été déficitaire, les recettes n'ayant
pas couvert les dépenses de l'origine avec un point culminant après
que le président de l'époque ait recruté pour tenir
le camping (ouvert 2 à 3 mois par an) un agent à temps complet
sur l'année.
Le déficit
global (emprunt + fonctionnement) a atteint à ce moment plus
de 200 000 F par an. Quand François Patriat est devenu
président après les difficultés financières
de 1994, nous avons dû procéder au licenciement de l'agent
et trouver pour quelques années un premier locataire et plus récemment
un second. Globalement, le déficit cumulé depuis l'origine
atteindra fin 2003 un peu plus de 260 000 euros (1 700 000 F)
et il est actuellement de l'ordre de 16 000 euros/an, en gros la
location couvre les charges fixes et il faut payer l'annuité (à
noter que l'actuel locataire vient de donner congé au regard de
ses résultats).
Pour répondre
plus précisément à l'UFC que choisir qui est soucieuse
de la situation du consommateur d'eau, il faut replacer ce déficit
bien entendu supporté par le budget du syndicat donc par le prix
de l'eau (comment en serait-il autrement ?) dans le cadre du budget
des structures adhérentes à Chamboux qui distribuent l'eau.
Pour être
précis, je donnerai les chiffres du SIAEP de Liernais que je connais
le mieux et pour cause. Le déficit du camping étant de 16 000
euros/an sur un budget Chamboux de l'ordre de 430 000 euros soit
3,7 % environ. Pour le SIAEP de Liernais, la charge totale de Chamboux
(surtaxe + achat d'eau) est de 77 000 euros/an sur un budget
total (hors Alligny-en-Morvan) de 370 000 euros environ soit 20,8 %
environ. Les recettes du SIAEP étant exclusivement des ventes d'eau,
l'incidence du déficit du camping de Chamboux sur le consommateur
d'eau est donc de 3,7 % x 20,8 % = 0,8 % environ du
prix de vente.
Exprimé
en somme globale, cela représente pour le SIAEP de Liernais 3,7 %
x 77 000 = 2 850 euros. A titre indicatif, l'indemnité
du président du SIAEP de Liernais est d'un peu moins de 2 000
euros/an brut alors que le maximum autorisé par la loi est un peu
plus de 5 000 euros/an. ce qui fait la différence. On pourrait
s'interroger sur cet aspect. Quant à se poser des questions, autant
aller jusqu'au bout. A moins que l'interrogation ne soit sélective
dans le but de jeter le discrédit sur (certains) élus.
Mettre en uvre
des projets de tourisme
J'ai déjà
pris soin de fournir les informations à l'UFC que choisir sur le
mode de tarification de l'eau à Liernais et j'aurais fourni toutes
ces informations si on me les avait demandées mais au moins tous
les lecteurs les auront. Sur le fond, on devine aisément que l'objectif
poursuivi est de tout mettre en uvre pour déstabiliser le
projet de loisirs à Chamboux.
Peu importe
que le Morvan meure. vu de Dijon cela fait une belle nature à sauvegarder
(à condition que les collectivités locales et les agriculteurs
l'entretiennent).
J'ai indiqué
que j'avais été contre le projet de camping, prédisant
les difficultés financières. Pour autant, il était
nécessaire de canaliser le tourisme qui de toute façon existe
vu la beauté du site. Il aurait seulement fallu mettre en uvre
un projet moins grandiose. Et que constate-t-on maintenant ?
Le camping
n'intéresse plus personne d'où nos difficultés et
l'absence de locataire pour 2003. Il faut en prendre acte et mettre en
uvre des projets de tourisme en Morvan qui correspondent aux attentes
du public en s'intégrant dans notre nature : c'est exactement
ce que projette Pierre et Vacances !
Si l'on n'accepte
pas cela, le tourisme en Morvan continuera à faire vivre essentiellement
les bureaux d'études parisiens qui sortent de beaux documents mais
qui ne servent à rien d'autre qu'à alimenter quelques colloques
et remplir des étagères. "
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