Le Bien Public 21/03/2003

Liernais
Urbanisation et village vacances
Nouvelle levée de boucliers autour de Chamboux

Le comité plus que jamais contre le projet Pierre et vacances. Une assemblée très nombreuse et très attentive.

Une réunion publique d'information a été organisée à la salle du Temps libre à Liernais par le Comité de défense du site de Chamboux et des usagers du réservoir d'eau potable du lac de Chamboux.

L' association a organisé cette assemblée débat à l'occasion de l'enquête publique concernant le Plan local d'urbanisme (PLU) de Saint-Martin-de-la-Mer qui est actuellement en cours. L'un des objectifs est d'autoriser l'urbanisation de 26 hectares jusqu'alors classés en zone naturelle, dans le périmètre du lac de Chamboux.
Urbanisation et village vacances
Le comité a voulu qu'au cours de cette rencontre, soient débattus les enjeux pour la population locale du projet du PLU mais il a souhaité également une mobilisation afin de faire connaître au commissaire enquêteur, les différentes positions des uns et des autres.
Le comité argumente cette nouvelle levée de boucliers en déclarant que " le patrimoine naturel du Parc du Morvan appartient à tous. La réserve en eau potable du barrage de Chamboux classée ressource stratégique dans le Schéma directeur de l'eau, n'est pas la propriété privée du syndicat mixte du barrage de Chamboux ni celle de la municipalité de Saint-Martin-de-la-Mer mais bien un collectif reconnu d'utilité publique (et qui approvisionne actuellement 20 000 habitants). Nous ne tolérons plus d'avoir en tant que contribuables et usagers de l'eau à payer sur nos deniers les choix irresponsables et les paris perdus de nos élus ".
Le débat concernant ce PLU a en fait très vite fait l'objet de vifs propos quelquefois acerbes et la tension n'a fait que monter tout au long de cette soirée. En effet, du PLU de Saint-Martin-de-la-Mer au projet de village vacances, il n'y a qu'un pas qui a été franchi. Le comité de défense du site de Chamboux se dit " plus que jamais contre le projet Pierre et vacances à Chamboux " et ne manque pas d'arguments. Ceux qui sont pour ce fameux projet gardent leurs positions et considèrent ce dossier comme une réelle opportunité économique qui donnera un nouveau souffle à toute la région.
Elus locaux, contribuables, habitants de la région ont participé à cette réunion houleuse. Les tourments des uns, les arguments des autres ont été discutés et suite à de tels débats, il s'avère qu'un projet économique et touristique peut quelquefois diviser toute une population !
Elisabeth BERTHIER

 

Les raisons majeures du refus

Le côté environnemental est une des préoccupations du comité qui "refuse de voir bétonner les rivages du lac de Chamboux, mettre en péril la réserve d'eau potables pour 20 000 habitants...". S'ajoute à cela, l'aspect financier du dossier. Et le comité rappelle haut et fort, le déficit du camping de Chamboux. A cette occasion, Pierre Poillot, conseiller général, rappelle qu'à l'époque de la création de ce camping, il avait voté contre le projet. Mais les chiffres sont là... Pour que Pierre et vacances s'installe à Chamboux, un centre aqua ludique doit être construit. Coût de cet ensemble : 14 à 15 millions d'euros. Le comité dénonce que "face à tel investissement, aucune étude économique prévisionnelle n'a jamais été présentée, ni même réalisée". Et il enchaîne en rappelant la décision de Louis de Broissia. sénateur et président du conseil général de Côte-d'Or, "de ne pas inscrire la demande de financement du centre aqua-ludique de Chamboux à l'ordre du jour des prochains travaux du conseil général...". A Pierre et vacances qui a annoncé publiquement qu'il remboursera les charges annuelles inhérentes à ce centre, le comité répond : "Comment le Syndicat mixte du barrage de Chamboux, propriétaire du terrain, de fait propriétaire du centre aqua-ludique, pourra-t-il garantir l' engagement du groupe Pierre et vacances à rembourser annuellement ces charges et, en particulier, les annuités de l'emprunt à contracter sur 20 ans par les collectivités locales, c'est-à-dire par les contribuables locaux ?".

 

retour à la page précédente