La Gazette du Morvan - RÉGION - Vendredi 4 octobre 2002 (pages 26 et 27) Un éco-village Pierre & Vacances Pour se rendre compte de la réalité dun tel projet, le syndicat mixte du barrage de Chamboux a emmené une délégation dans le village Pierre & Vacances de Belle Dune sur la Côte Picarde. Le Conseiller Général Pierre Poillot a emmené dernièrement les délégués du Syndicat mixe du barrage de Chamboux, dont est aussi le président pour visiter le site de Pierre & Vacances de Belle Dune, dans la Baie de Somme, qui a semblé la meilleure référence en matière décologie et déquipements vis-à-vis du projet de création dun village vacances à Chamboux (21). Dans le bus qui conduisait les porteurs de ce projet dampleur au niveau des retombées économiques et du développement touristique attendus, le syndicat avait invité les maires du canton de Liernais, le Conseil Municipal de Saint-Martin-de-la-Mer dont dépendrait cet écovillage de Chamboux, des acteurs du tourisme du secteur et même les représentants de lassociation de soutien et du courant dopposition... À quelque 500 km de Saulieu, le bord de mer de la Manche (ou tout du moins larrière dune à 1 km de la mer) accueille à deux pas de la réserve naturelle ornithologique de Marquenterre, entre Quent-Plage et Formahon-Plage (1000 habitants à 1 km), le bien nommé " éco-Village de Belle Dune ". Dans ce havre de tranquillité, où il bénéficie dun golf 18 trous (figurant dans le top ten à léchelon national) et dune structure aquaclub (déjà existante) du type de celle envisagée à Chamboux, le Groupe P.&V. a installé depuis 1998 autour dun plan deau artificiel créé quatre quartiers de maisonnettes, aux façades colorées et ouvragées dans un style architectural très inspiré des traditions locales et de lhistoire de ce littoral ; ce il faut bien ladmettre, avec bien moins de faute de goût (dans ce style) et de béton quon le voit çà et là en en Baie de Somme. La capacité actuelle est de lordre de 1900 lits et la fréquentation moyenne de 70 % permet daccueillir chaque année environ 500 000 clients pour 320 logements. Au cur de léco-village, le concepteur a fait naître une placette imaginée comme un cur de vie rural ou portuaire avec un restaurant, une petite brasserie, une laverie, une supérette, des salles de séminaires et daccueil ; et tout cela sans enclôt mais largement ouvert à la visite. Au premier abord, le cadre apparaît très naturel, voire encore sauvage, trop peut-être même pour les Morvandiaux qui sattendaient davantage à voir ici des abords engazonnés plutôt quune flore hirsute où poussent lonagre et loyat. La présence du jonc de mer au cur du village est pourtant lillustration même du respect de la volonté exprimée par les collectivités locales explique demblée Jean-Michel Klotz, directeur du développement du groupe P.&V. qui a accueilli très amicalement ses hôtes en compagnie du directeur du site Olivier Remaury et "larchitecte-maison", afin de répondre à toutes les questions qui abondaient sur limpact économique local, les créations demplois, le respect de lenvironnement, le montage financier, laquaclub... Priorité à lenvironnement En matière denvironnement, la barre a été placée plutôt haut ici, avec même une isolation souterraine sous le green afin déviter les éventuelles infiltrations dengrais. Quant au choix des matériaux, il semble évident que larchitecte sest bien inspiré de la région et quil na pas lésiné sur la matière ; cest dailleurs en grande partie pour cela, pour la gestion du tri sélectif, des ordures ménagères, lassainissement et lintégration paysagère, que le village de Belle Dune a été récompensé par ses pairs (de linterprofession de lHôtellerie et de la restauration) qui lui ont décerné le 1er prix du Trophée Esnest au titre du site le plus écologique. Une forte implication dans léconomie et lemploi Le credo de la compagnie " A chacun ses vacances " semble ici bien adapté et les enfants sont aux anges avec les animations sur le site comme celles proposées en étroite symbiose avec le tissu associatif voisin. Limplication avec le voisinage est dautant plus importante ici lorsquil sagit demploi puisque P&V. emploie directement 40 à 80 personnes, provenant à 50 % du local. Le groupe est même devenu le plus gros employeur des deux communes voisines et aurait puisé davantage dans le bassin demploi local sil avait trouvé sur place toutes les compétences nécessaires. Aux emplois fixes et réglementés, il faut encore ajouter ceux des entreprises locales chargées de lentretien, des espaces verts, des équipements sportifs, du ménage (à titre indicatif une 100e de ménagères sont envoyées sur le site de Belle Dune choque samedi pour remettre au propre les appartements après les départs hebdomadaires). Tout cela amène une centaine de personnes en permanence (près de 1,4 MF en sous-traitance), et les écoles locales se sont aussi réjouies de larrivée de nouvelles familles ; ce en plus de la part injectée dans léconomie des deux communes voisines et leurs commerces. Et Chamboux alors ! Quant à Chamboux, où certains rêvent encore... le projet est bien engagé. Selon le maire de SaintMartin-de-la-mer, Henri Laville. Le P. L. U. devrait être voté sous peu ou Conseil Municipal, après, nous serons dans la phase de consultation des services et de lenquête publique pour la fin de lannée. " P.&V. a fait le choix de ce secteur quil estime "à fort potentiel touristique" pour implanter une structure certes plus modeste que celle de Belle Dune, mais sinspirant de la même "recette". Le plan deau qui nest quun lac artificiel créé il y a une 20e dannée comme réserve deau potable, ne constituerait quun élément de lenvironnement paysager et le site de 29 ha (25 ha du syndicat mixe et le reste de la commune de Saint-Martin-de-la-Mer) accueillerait 300 logements pour une capacité de 1500 lits. Toutefois la condition sine qua non du projet pour P.&V. est la construction dun centre hydo-aquatique public à la charge des collectivités territoriales et locales. La phase détude administrative est donc en cours et lon pourrait imaginer les premiers coups de pioches au lendemain de lété 2003 pour une ouverture probable en 2004 des premières installations ; du moins, dune première tranche puisque la logique du groupe est de monter progressivement en capacité... P &V. assure dores et déjà que la réalisation technique serait effectuée par les entreprises de la région, de même que le groupe garantit aux investisseurs particuliers des mesures fiscales attractives et une exploitation touristique en leurs noms, pendant 10 ans, 20 ans, ou 30 ans auprès des clientèles européennes pour des séjours allant de quelques jours à quelques semaines. Loriginalité de P.&V. est en fait davoir créé une formule qui intègre à peu près tous les métiers ; depuis la recherche du site et la conception du produit, jusquà lexploitation des installations avec son propre personnel sous contrat et recruté autant que possible sur place (ce nest pas du personnel que lon déplace). Témoignages De Belle Dune a Chamboux... Pierre Poillot conseiller général du canton de Liernais, président du syndicat mixte du Barrage de Chamboux " Cela conforte lidée que le projet est tout à fait adapté et même une aubaine pour la région, pour que le tourisme du Morvan puisse enfin avoir des projets économiques. Cette alliance de goût ce concept architectural, évidemment adapté aux couleurs locales est de toute évidence une réussite. Une conception de ce type de résidence individuelle, est tout à fait adaptée à notre relief du Morvan, bien sûr en valorisant notre propre patrimoine architectural comme on le voit ici où tout a été avec beaucoup dintelligence dans les détails mêmes, avec de lardoise, de la tuile plate... on na pas fait ça à léconomie. Ceci étant, on peut foire des débats politiques et officiels tant quon veut, voire même stériles, ce quon constate cest quil y a un marché pour ce type de tourisme. Alors autant que ce soit chez nous ; dautant plus que lon a la chance davoir un cadre, un site, un paysage, le Morvan, le Parc naturel régional... qui fait que lon est apte à offrir ce que recherche cette clientèle. " Henri Laville, maire de Saint Martin de la Mer : " le site ma impressionné ; sa disposition, son aération, larchitecture, le paysage, et le fait que contrairement à tous ce quon a pu entendre, on saperçoit que cest complètement ouvert au public; les gens vivent régulièrement daprès ce quon nous a dit. Effectivement on ne voit pas de clôture, sauf pour éviter la détérioration des talus et des dunes. Il est bien évident que lon naura pas la copie conforme à Chamboux. Ils vont adapter larchitecture au site et à la région, donc cela ne fait que conforter le sentiment que jen avais avant de venir et que cela convient absolument à Chamboux. Quand on voit le complexe aquatique tant critiqué, quil est ouvert aux enfants des écoles écoute la population locale. On ne voit pas pourquoi cela ne marcherait pas. Ça ne peut-être quun atout économique et touristique pour la région. Ce quil y a, cest quil faudra être vigilant sur le contrat à signer au niveau de lexploitation du fameux complexe mais on nen nest pas là. Jai, en tout cas, une impression vraiment favorable de la visite et je suis dautant plus engagé à continuer de plaider la cause de notre projet. " Élisabeth Dreylus, membre du comité de défense du lac de Chamboux " parachuter 320 logements nest pas compatible avec lidée quan se fait de la protection de lenvironnement. À titre personnel, je trouve ça très laid comme architecture, cest ridicule, cest carrément puéril..., lassociation soppose au projet de Chamboux pour deux raisons premièrement parce que cest une atteinte pour nous à un environnement et un site naturel dun parc régional du Morvan. Tout le monde nest pas préoccupé par les inspirations écologico-environnementales, moi ça me fait de la peine, je suis encore allée me promener dimanche sur le site, cest sauvage, cest beau, on a de vrais canards... et puis on a que ça et on trouve ça très important. Un aspect important pour une partie de lassociation cest la cohabitation environnementale. On nimplante pas une ville de 320 logements comme ça en la parachutant par une opération de promotion immobilière. Dautre part an nous dit que tout le projet se fera et quaprès on peaufinera le montage financier. Nous, on aimerait bien avoir accès à létude avant et quon sache tous les tenants et aboutissants de létude avec ceux qui lexploiteront ; puisque ce ne sera pas nous. Or, là, on nous dit plus tard. Donc on sinterroge complètement sur les risques et Poillot dit clairement jassume le risque. Moi, quand il décide de sacheter une cuisine intégrée à quatre-vingt-mille balles ou une nouvelle Ferrari à 300 mille balles cest lui qui prend le risque. Le problème cest quand il le fait en tant que conseiller général et surtout de président du barrage de Chamboux. Cest quand même nous qui allons payer sur nos impôts locaux. Je ne sais pas pourquoi un syndicat mixte gérant une réserve deau se lance tout à coup dans la spéculation immobilière. " À la question de savoir en quoi le projet serait différent à Chamboux de Belle Dune dont la maîtrise douvrage relève dun syndicat mixte Elisabeth Drefus objecte que " le maître douvrage est dans ce cas de figure la société mixte daménagement de la Côte Picarde. Ils nont pas la même vocation. Laménagement de la côte Picarde, cest pas la distribution de leau. Mot quand je paie ma facture deau, je veux savoir ce que je paie et pour quoi je paie. Cest ça le problème. " Rebondissant à propos des études, Elisabeth Drefus poursuit : " on nous dit quil ny a pas de problème pour la qualité de leau car ce sera fait conformément à la loi. Les études, elles sont où ? Ce nest pas la loi qui décide de la pollution dune eau. Donc pour linstant on veut savoir de quoi il sagira. Pour linstant on a des esquisses de projet. Cest très très très flou " Pierre & Vacances : une stratégie écologique Le Groupe Pierre & Vacances représente 230 000 lits au niveau européen intégrant Center Parcs ; Cela représente 200 000 lits sur le territoire français implantés sur 150 stations ; à la mer comme à la montagne où sont les origines du groupe (Avoriaz, en 66) et de plus en plus aujourdhui à la campagne. Et pour quoi donc à Chamboux ? Cest la question que lon est allé poser à Jean-Michel KIotz, directeur du Développement du Groupe, pour qui lintention de P&V sinscrit dans le cadre dune politique personnelle reposant sur les valeurs dauthenticité du tourisme vert dont sont très friands notamment les étrangers qui représentent 50 % de la clientèle habituelle. Pour M. Koltz : " la force du groupe réside, dons un choix des sites et une qualité denvironnement visuel, culturel et économique " Chamboux rentre tout à fait dans ce cadre pour créer ce quil définit comme " un concept dhébergement familial qui correspond à une vraie réalité du tourisme vert ". Cela étant, P&V sintéresse plus largement à lattraction de toute la région ; et comme le souligne M. Klotz : " pas uniquement en direction de Saulieu mais vers de nombreux centres dintérêts qui sont au plan touristique des hauts lieux de destinations pour nos clients. " Se déclarant très soucieux de préserver lenvironnement (ne serait-ce que pour rester cohérent avec les aspirations de la clientèle), Jean-Michel Klotz assure que " toutes les précautions techniques seront prises à Chamboux de façon à ce quil ny ait aucun risque de pollution et de bouleversement écologique ". Le coût de la réalisation sen ressent justement pour cela. Toutefois, pour M. Klotz, si lon fait référence au marché de limmobilier où le rapport de variation de prix peut-être de un à trois entre la côte dAzur et les régions profondes de notre territoire, Pierre & Vacances " ne veut pas être en distorsion conflictuelle avec ce qui se pratique dans la région ; même si on offre un petit peu plus déquipements, de services dactivités sportives que dautres. ". Certes cela conduit à des loyers non négligeables mais le groupe garanti à ses propriétaires des prix qui sont des pourcentages du prix dachat sans risque de dévaluation ; Et M. Koltz veut rassurer les futurs acheteurs en ce sens en affirmant : " nous serons en mesure de garantir à nos propriétaires 4 % HT du prix dinvestissement HT ; mais toute charge prise en compte par notre groupe ; cest-à-dire pour le client un revenu net garanti pendant toute la durée du bail sur 10, ans 20 ans 30 ans ; et cela en plus des avantages fiscaux dont il peut bénéficier... " La construction dun centre aqualudique Une des conditions de linstallation de léco-village à Chamboux est la construction dun centre aqualudique impliquant entre autre le financement des collectivités locales. Là encore, les divergences sexpriment sur lutilisation des fonds publics et le comité de défense met en doute la rentabilité dun tel équipement en prenant comme référence celui de la Toison dOr de Dijon qui est en perte de vitesse. Membre du comité de défense de Chamboux, Elisabeth Dreyfus estime inquiétant le montage financier de cette affaire. " La mise en vente de ce projet immobilier qui est pour nous un projet de spéculation foncière, est conditionnée par la fourniture sur un plateau par les collectivités locales et les pouvoirs publics du financement un aquacenter dun montant denviron 6 milliards de centimes de francs, répartis en quarts, donc à lEurope, la Région, au Département de la Côte dOr et aux collectivités locales. Nous sommes opposés à lutilisation des fonds publics pour une opération de spéculation immobilière par une société immobilière, cest son strict droit mois dons ce cas pas avec des fonds publics. " Par ailleurs, cest la part demprunt des collectivités locales que réfute Elisabeth Dreyfus. Pour elle, " ça veut dire quil va falloir emprunter un milliard cinq ; se partageant entre les communes et les communautés de communes ; enfin, des gens pas très nombreux et donc pas vraiment très riches. Nous doutons complètement mais alors complètement de la rentabilité de ce projet et de la capacité à tout bêtement rembourser linvestissement d1,5 milliards pour les collectivités locales. Nous avons rencontré les responsables dun centre aqualudique en loccurrence la Toison dOr de Dijon et compte tenu des chiffres qui nous ont été donnés et qui sont disponibles sur 36-17, donc publics, la rentabilité de Dijon est excessivement ténue (87000 F de bénéfices lan dernier) ; le tout pour une ville de 230 000 habitants présents 365 jours sur 365. Nous, on nous dit quil y aura une capacité de 1500 personnes, sachant que toutes les 1500 personnes ne seront évidemment pas présentes en même temps, sachant que là-dedans il y aura des gens qui ne sintéresseront pas forcément à un aqualudique. Nous voulons quon nous explique la rentabilité de ce projet. " Selon Pierre Poillot, largument ne tient pas et le projet se justifie totalement. Il en assume dailleurs le risque en précisant " cest de largent public qui est investi, oui mais les bâtiments restent propriété publique. Jusque-là je ne vois pas où est le problème. Le risque pour la collectivité, cest le long terme. Ceci dit, moi je suis prêt à lassumer très officiellement. Je pars du principe quil ny a pas de raison que cela ne marche pas. Parce quà force de dénigrer notre Morvan en disant que tout ce qui se passe ailleurs ça ne marchera pas chez nous, quon nest pas adopté, que cest trop cher, quon a un climat trop dur, que ci que ça... moi je ne comprends pas bien. Mais quand on a un projet comme celui-là, je ne vois pas pourquoi il ne marcherait pas chez nous à partir du moment où ce quon voit à Belle Dune nous montre bien que lon a affaire à des gens qui sont à la fois des professionnels en matière darchitecture et dorganisation de laccueil. Mais tout projet mené par une collectivité publique comporte une part de risque. " Quant à la référence faite au centre de Dijon, Pierre Poillot estime que la situation est tout à fait différente : " quelle reposait sur le fait que le centre sadressait à une population sédentaire susceptible de "lalimenter" alors que dans le cas présent il sagit là de gens qui viennent dons un but dintéressement ou tourisme. Ce nest plus du tout la même clientèle. " Et pour ce qui est du financement, il ny a pas dinquiétude à avoir sur lutilisation des fonds publics. Selon Pierre Poillot, " cest encore un signe dhonnêteté et de réalisme, de dire quil nous fout une part significative de lordre de 70/80 % dinvestissement public sans laquelle évidemment on ne peut pas le rentabiliser ". Pour le président du syndicat mixe du barrage de Chamboux, on ne peut donc que senrichir dune symbiose entre le public et le privé. Pour lui " le public apporte les finances, mais en restant propriétaire, je ne vois pas ce quil y aurait de choquant à cela. Quant au principe de gestion moi jassume très clairement ce choix a priori dune gestion privée. Une collectivité nest pas équipée pour gérer ça. Cest un métier que de gérer de laccueil, du tourisme, nous, on ne sait pas faire... On a des contrats liés à la législation, ce qui est normal pour des services publics. Mois là, on nest pas dons un cas de service mais dactivité commerciale ". Le pavé dans la mare... et dans le lac Un comité de défense du lac de chamboux Pour le président Jocelyn Galland, la création du comité sest imposé à lannonce même de limplantation du village vacances dès lors que les habitants du hameau de Lavault se sont inquiétés dune certaine disproportion quant à la réalisation de 300 pavillons dans un site naturel à proximité dune réserve deau potable. Cest, au-delà, le problème environnemental aussi un attachement à la démocratie locale que lassociation défend en premier lieu. Jocelyn Galland juge pour sa part " insupportable " lomniprésence du conseiller général Pierre Poillot lors des réunions dinformation, privant en quelque sorte les citoyens dun débat direct " en tête-à-tête " avec le maire et les élus de Saint-Martin-de-Mer ; ce, comme il estime déplacée la présence de lex-ministre et ex-député Français Patriat à la réunion de Liernais, alors que le député en place nétait ni présent ni excusé. " Le projet est Chapeauté par Pierre Poillot, qui décide de tout " dit encore M. Galland ; dénonçant en outre de ne pas avoir pu exprimer publiquement le point de vue du comité et la dérive des politiques simpliquant dans " lopération de spéculation immobilière, pure et simple dune multinationale " et sengageant à la légère dans une " révision un peu rapide des déclarations dutilité publique du site ". Ce projet reposant en outre sur limplantation dun centre aquatique, impliquant des fonds publics, lassociation craint que cela ne soit pas approprié à la région dans le contexte démographique et attractif faiblement porteur quelle pressent au vu de la difficulté même que rencontrent les centres de ce type dans les grandes agglomérations (la Toison dOr notamment) ; ce en plus quil ne serait pas adapté aux exigences de lEducafion Nationale dans le cadre dun programme de natation en direction des écoles. À linquiétude dun seuil de rentabilité élevée sajoute pour le comité celles dun vieillissement rapide des équipements face à un investissement à long terme, comme des charges de chauffages dans une région connue pour son climat froid et encore celle dun risque de catastrophe naturelle en cas dincident sur le réseau dassainissement. Pour M. Galland, il semblerait plus indiqué que les collectivités territoriales simpliquent ici dans un projet public et plutôt que de " construire un centre aqualudique pour le bien-être dune clientèle privé ". Il voudrait même que " les élus se préoccupent dabord de leur population et quils fassent une piscine à Saulieu où les classes pourront emmener les enfants tout au long de lannée. " Sur laspect du développement économique, le président de lassociation dit ne pas sopposer à un projet de développement touristique mais il souhaiterait linscrire dans une autre dimension comme celle du Parc qui lui semble plus apte à créer une cohésion des élus du territoire dans une véritable politique touristique et réunir autour du projet tous les acteurs socioculturels et économiques. Préconisant pour sa part un éclatement dune dizaine de sites sur lensemble du territoire du parc, Jocelyn Galland souligne par ailleurs ici un déficit en matière de santé et de service de secours en cas de concentration de 1500 personnes à Chamboux. Plus largement Jocelyn Galland veut engager une réflexion générale sur le tourisme dans le Morvan et place son action dans une logique dinformation et de sensibilisation en direction de lensemble des élus locaux. Cest donc un pavé dans la mare que lassociation a lancé pour que la réflexion débouche sur une plus large cohésion des actions touristiques dans le Morvan. |