A propos de l’implantation
d’un village Pierre et Vacances

Les habitants des hameaux d’lsland et de Lavaut ont été conviés dernièrement par Pierre Poillot, conseiller général du canton de Liernais et Henri Laville, maire de Saint-Martin de la Mer, à une réunion d’information relative au projet de l’installation d’un village Pierre et Vacances sur des terrains situés dans ces deux hameaux.
Cette rencontre a été l’occasion d’un débat instructif de part et d’autre, passionnel tout au long de la soirée mais qui est reste digne.

L’historique:

Il y a environ un an, le groupe Pierre et Vacances fait part aux élus locaux de son désir d’implanter un village en Bourgogne et demande à connaître les sites potentiels, le concept reposant sur un environnement sain.
Les projets sur les communes de Créance, Vandenesse, Etang-sur-Arroux, Arnay-le-Duc, les Settons sont abandonnés pour ne retenir que le site de Chamboux au grand regret des cantons d’Arnay-le-Duc et de Pouilly-en-Auxois.
Au cours de la réunion, Pierre Poillot et Henri Laville ont déclaré avoir eu connaissance de cette décision fin août, seulement trois semaines avant sa parution dans la presse. Les terrains concernés par l’implantation de ce village ont été acquis par le syndicat de Chamboux fin 2001 en vue d’un autre projet qui n’a pas abouti et il ne peut pas y avoir de conflits d’usage pour ces terrains qui étaient en friches,
Certaines personnes dans l’assistance ont demandé aux élus présents pourquoi il était envisagé de bétonner et de défigurer le site de Chamboux.

Le projet:

Si le projet abouti, les terrains viabilisés des hameaux d’lsland et de Lavault seront vendus à Pierre et Vacances qui construira 300 logements de 40 à 60m2 d une capacité maximale de 5 personnes chacun. Ceux-ci seront vendus à des particuliers qui s’engagent à les louer meublés 8 à 10 mois par an pendant 9 ans avec une rémunération garantie (4%). Le groupe Pierre et Vacances gérera le village, il prend donc en charge les risques financiers; ainsi 23ha seront viabilisés et 500m de rivage (sur 9km) seront concemés.

La création du centre aqualudique (ou ludoaquatique) est la décision d’une collectivité locale avec une gérance privée. Des appels d’offres seront lancés avant la construction pour la gérance future. Ce projet pourra être financé par des fonds publics avec un complément privé (Pierre et Vacances ou autre). Le centre sera ouvert toute l’année et proposera des équipements de haut niveau aux populations résidentes et locale avec un accès par la route de Saulieu. Cette construction favoriserait la fréquentation du village vacances.

Des risques?

L’esquisse de ce projet est conforme à la législation. Toutes les précautions seront prises pour garantir la qualité de l’eau, mais le risque zéro n’existant pas, personne ne peut affirmer qu’une pollution ne sera à déplorer durant les travaux. Sur le plan financier, le centre aqualudique restera la propriété des collectivités locales, tout devra donc être mis en oeuvre pour qu’il ne connaisse pas de difficultés car le concept repose sur une fréquentation continue.
D’après Pierre Poillot, la direction du Parc du Morvan ne semble pas s’opposer à ce projet s’il reste conforme à l’environnement et à l’architecture locale.

Les atouts présentés

L’installation d’un village vacances devrait avoir une incidence sur le commerce local, en effet il sera fréquenté prés de dix mois par an par environ 1000 personnes qui consommeront.
Ce projet engendrera nécessairement des emplois, notamment pour l’entretien des espaces verts et le fonctionnement du centre aqua-ludique.
Un apport d’activité devrait également être constaté auprès des entreprises du bâtiment du fait que les marchés seront traités par appels d’offres. Tous ces effets conjugués auraient des retombées dans tout le Morvan et pourraient freiner le dépeuplement de nos campagnes.

Les inquiétudes émises:

Ce sont la défiguration du paysage, la dégradation de l’environnement et la quiétude menacée du site, notamment pour les promeneurs et les pêcheurs, qui arrivent en tête des préoccupations. Un tel apport de population entraînerait inévitablement une certaine pollution et nécessitera le déploiement de nouvelles structures qui devront être financées par les collectivités.
Au regard du fonctionnement d’autres villages Pierre et Vacances, les commerces doivent être accessibles à moins de 700m. Dans le cas contraire, des boutiques sont installées à proximité selon le principe d’un écovillage qui vit en autarcie. En ce qui concerne les emplois, l’exemple d’Argentat en Auvergne a été avancé, l’installation de 150 logement (2 immeubles) n’a généré qu’un emploi à temps partiel.
Par ailleurs, l’apport de travail aux entreprises locales du bâtiment reste aléatoire, les entreprises européennes supportant souvent des charges moindres soumissionnent pour des marchés français et sont très concurrentielles.
Actuellement, il est à déplorer que de nombreux parcs aquatiques soient en difficultés (Nice, le Pont du Gard, le Cap Vert, Dijon...). Un tel centre à Chamboux, site moins prestigieux, ne risque-t-il pas de connaître les mêmes problèmes? Sera-t-il viable À long terme?
À l’issue de la réunion Pierre Poillot et Henri Laville ont déclaré qu’ils avaient organisé cette réunion à l’intention des riverains qui doivent être informés en priorité. Ce fut un débat de fond sur l’appropriation de la nature et l’avenir de la région. Les démarches se poursuivent et des réunions entre la population et les élus seront programmées à chaque étape du projet qui pour le moment n’est qu’un projet, mais celui-ci entraîne certaines passions.

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