Le Comité de Défense du Site de Chamboux et des Usagers du réservoir d’eau potable du Lac de Chamboux, représenté par son Président : Jocelyn GALLAND - demeurant à Lavault - 21210 Saint Martin-de-la-Mer - régulièrement habilité par la délibération du Conseil d’Administration du 16 Novembre 2002, dont le siège est à : Lavault -21210 Saint-Martin-de-la-Mer,

Jocelyn GALLAND, demeurant : Lavault - 21210 Saint-Martin-de-la-Mer,

Pierre BOUDIER, demeurant : Route départementale 106F - 21210 Saint-Martin-de-la-Mer,

Christophe RAILLARD, demeurant : Lavault - 21210 Saint-Martin-de-la-Mer,

Lavault, le 7 janvier 2003

A Monsieur le Président du Tribunal Administratif de Dijon

21, rue d’Assas
21000 DIJON

Objet : Référé-suspension (article L121-1 du Code de justice administrative).

Demande de suspension en vue de son annulation de la délibération du conseil municipal de la Commune de Saint-Martin-de-la-Mer, du 15 Novembre 2002,

pour l’arrêt du projet de révision du Plan Local d’Urbanisme.

Monsieur le Président,

Nous avons l’honneur de vous demander de bien vouloir suspendre par la voie du référé la délibération du conseil municipal de la commune de Saint Martin de la Mer du 15 Novembre 2002, arrêtant le projet de révision du Plan Local d’Urbanisme (pièce jointe n°2), aux motifs exposés dans notre requête en annulation qui accompagne le présent recours et rappelés ci-après.

HISTORIQUE

Située en Côte d’Or, à la limite du département de la Nièvre, à 4 km de Saulieu, la Commune de Saint Martin de la Mer, qui appartient au canton de Liernais, compte au dernier recensement 286 habitants.

A la fin des années 70, le lieu-dit de Chamboux, situé au pied des routes départementales Dl06 et D26, en fond de vallée du Ternin, est retenu pour y créer un plan d’eau de 70 ha, situé sur les communes de Saint Martin de la Mer et Champeau en Morvan, afin de constituer une réserve en eau potable permettant d’alimenter 18 500 personnes sur 74 communes des départements de la Côte d’Or et de la Nièvre ;

Le 13 Mai 1980, un arrêté préfectoral signé par M. le Préfet de la Côte d’Or entérine la création du Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux - qui a pour objet : " l’étude, la réalisation et la gestion des ouvrages de production et de transport d’eau potable à partir du barrage de Chamboux en direction de toutes les collectivités adhérentes " (pièce jointe n°3)

Le 16 Juillet 1981, un arrêté interpréfectoral pris par MM. les Préfets de la Côte d’Or et de la Nièvre déclare d’Utilité Publique la création et l’exploitation du barrage de Chamboux.

Très vite, cependant, l’idée d’un développement touristique autour du lac de Chamboux apparaît, qui se concrétise le 14 Avril 1989 par la modification de l’arrêté interpréfectoral du 16 Juillet 1981 et par l’autorisation d’aménager un camping, dans le périmètre de protection rapproché du lac.

Créé dans les mois qui suivent, à grand renfort des subventions (coût des travaux : 6 millions de Francs HT, valeur 1992, subventionnés à hauteur d’environ 80%), le camping de Chamboux, qui comporte 44 emplacements, démarre en 1992 et tente de survivre avant de cesser fin 2001 toute activité, après avoir généré au fil des années un déficit cumulé de 1,5 million de Francs (cf. page 2 de la demande adressée le 14 Février 2002, par M.Pierre POILLOT président du Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux au Préfet de Région en vue de la modification du règlement d’usage à l’intérieur du périmètre de protection rapproché, annexée en pièce jointe n°4).

Nullement découragé par l’expérience malheureuse du camping, le Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux persiste dans l’idée d’un développement axé autour de l’aménagement touristique du site de Chamboux.

Un vaste projet d’implantation de 300 résidences de tourisme sur les rives du lac, à l’intérieur du périmètre de protection, par le groupe immobilier " Pierre et Vacances " est rendu public à l’automne 2001 et présenté au conseil municipal de Saint Martin de la Mer afin que soit, au plus vite, engagé l’ensemble des procédures nécessaires à sa réalisation. Le 4 Octobre 2001, le conseil municipal de Saint Martin de la Mer décide la révision du Plan d’Occupation des Sols et sa transformation en Plan Local d’Urbanisme (pièce jointe n°5).

Le 26 Novembre 2001, le conseil municipal de Saint Martin de la Mer confie à la société COGIT HABILIS de Strasbourg, la mission d’élaborer le futur PLU de la commune (pièce jointe n°6).

Durant les 12 mois qui suivent, diverses réunions et rencontres ont lieu (réunions d’information avec la population, rencontres avec les personnes publiques associées, réunions du conseil municipal de Saint Martin) qui constituent pour les élus de la commune, les étapes prévues par le législateur, destinées, pendant la phase d’élaboration du PLU, à assurer l’information et la concertation avec les habitants et les acteurs concernés.

Le 24 Juillet 2002, un nouvel arrêté interpréfectoral est pris par les préfets de la Côte d’Or et de la Nièvre autorisant l’implantation des " résidences de tourisme, aménagement, équipements et voies de circulation et de sécurité annexés à ces résidences " dans le périmètre de protection rapproché et éloigné du barrage.

Contestant sur la forme et sur le fond la légalité de cet arrêté, le comité de Défense du Site de Chamboux dépose le 23 Septembre 2002 devant le Tribunal Administratif de Dijon une requête en annulation qui à ce jour n’a pas encore été jugée.

Le 15 Novembre 2002, une nouvelle réunion du conseil municipal de Saint Martin de la Mer marque la fin de cette première étape de concertation : le bilan de la concertation est présenté aux élus et le projet de PLU réalisé par le bureau d’études COGIT HABILIS est arrêté (pièces jointes :

- n° 7 Délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 15 Novembre 2002 approuvant le bilan de la concertation

- n° 2 Délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 15 Novembre 2002 arrêtant le projet de révision du PLU

- n° 8 Projet de PLU au 15 Novembre 2002, élaboré par COGIT HABILIS)

Sur le doute sérieux, quant à la conformité aux dispositions prévues par l’article L300-2 du code de l’urbanisme, de la procédure de concertation qui s’est achevée le 15 Novembre 2002 par l’approbation du bilan de la concertation et par la décision d’arrêter le projet de révision du Plan Local d’Urbanisme, par le conseil municipal de Saint Martin de la Mer (pièces jointes n°7 et n°2).

En premier lieu, il est à noter que si le bilan de concertation, faisant état de 11 rencontres et évoquant les inquiétudes et refus de riverains, contribuables et/ou usagers de l’eau de voir réaliser un programme immobilier de grande ampleur dans le périmètre de protection du barrage de Chamboux, semble, au premier abord, satisfaire aux obligations fixées par la loi, en revanche il apparaît qu’au delà de la conformité apparente de la procédure, cette dernière a été marquée en réalité par de nombreuses anomalies et zones d’ombre, qui nous amènent à présent à en contester la régularité.

Tout d’abord, à l’exception des 2 réunions du 7 Mars 2002 (réunion du conseil municipal et réunion avec les agriculteurs) qui ont fait l’objet d’un compte-rendu unique et pour le moins sommaire de 19 lignes (pièce jointe n°9), la totalité des autres rencontres s’est déroulée sans qu’aucun compte-rendu ne soit rédigé.

Outre le fait que nous nous étonnons de l’existence de telles négligences dans le cadre d’une procédure légale, nous nous interrogeons sur la manière dont a été établi le projet de PLU arrêté le 15 Novembre 2002 au terme de la concertation, ainsi que sur son contenu, dès lors qu’aucun compte-rendu n’a consigné par écrit les informations, interrogations, réflexions et oppositions formulées par les uns et les autres, au fil des rencontres.

Par ailleurs, en dépit des apparences de strict respect de la légalité et du soucis affiché par la municipalité de mettre en place une concertation avec la population, invitée à faire des propositions et à communiquer ses remarques dans un registre déposé à cet effet en Mairie, il est manifeste que, durant toute cette étape fondamentale, le débat sur le fond n’a pu se mener correctement du fait :

- d’une part de l’absence des données techniques et économiques concernant le projet immobilier touristique qui constitue l’objet principal de la procédure de révision de l’ancien POS,

- d’autre part de la rétention d’informations déterminantes et la confiscation de la discussion portant sur les coûts et les dépenses à engager, par ceux-là même qui tentent d’imposer leur projet.

Ainsi, alors même que la raison première de la décision de réviser l’ancien POS et d’élaborer le PLU de Saint Martin de la Mer résultait de la proposition du groupe " Pierre et Vacances " de s’implanter à Chamboux (pièce jointe n°4 : demande du 14 Décembre 2002 de M. Pierre POILLOT président du syndicat mixte du barrage de Chamboux, au préfet de Région de modification du règlement d’usage à l’intérieur du périmètre de protection rapproché du barrage : " Le POS de Saint Martin de la Mer est en cours de transformation en PLU avec l’objectif essentiel de permettre la réalisation de ce village qui serait implanté sur des terrains acquis par le syndicat "), les informations concernant le projet sont demeurées jusqu’à ce jour totalement imprécises et partielles.

Au fil des réunions, aucun schéma d’ensemble n’a pu être présenté : seules des esquisses dont les limites floues changeaient d’une présentation à une autre, ont été produites (pièce jointe n° 10).

Par ailleurs, alors que le cabinet COGIT HABILIS présente le projet " Pierre etVacances" comme une chance inespérée de redynamiser l’économie locale, les promoteurs du groupe immobilier expliquent lors de rencontres destinées à la promotion de leur projet, hors cadre légal de la procédure de concertation du PLU, qu’ils posent comme condition sine qua non à leur installation sur le site de Chamboux la construction et le financement par les Collectivités Locales, le Département, la Région et l’Union Européenne d’un centre aqua-ludique dont le prix varie selon les jours de 60 à 100 millions de Francs.

Cependant qu’aucune information n’a été apportée sur ce sujet lors des réunions publiques citées dans le bilan de la concertation, le détail du montage financier prévu pour réaliser le centre aqua-ludique n’est parvenu par écrit jusqu’à nous que par le seul intermédiaire du quotidien du département voisin: L’Yonne Républicaine, qui, dans son édition du 21 Août 2002 consacre sa Une, suivie d’un dossier de deux pages entières, au projet controversé de village " Pierre et Vacances " à Chamboux (pièce jointe n° 11)

De quelle concertation s’est-il donc agi, dès lors que les habitants de la commune, contribuables et consommateurs d’eau n’ont pas étés informés qu’un emprunt, d’un montant compris entre 15 et 25 millions de Francs risquait d’être réalisé, en leur nom, dont les modalités de remboursement demeurent à ce jour totalement inconnues ?

De quel développement durable peut-on parler lorsque de tels investissements, dont la rentabilité ne fait l’objet d’aucune étude prévisionnelle, sont purement et simplement occultés ?

Parallèlement, procédant toujours de la même méthode, certains problèmes techniques importants n’ont pas été sérieusement abordés :

Ainsi le problème de la capacité de la nouvelle station d’épuration et de traitement des eaux usées de Saulieu à absorber les rejets de 1 500 habitants supplémentaires du village de tourisme ( sans compter ceux du centre aqua-ludique), n’a jamais pu faire l’objet de la moindre discussion puisque inlassablement il nous a été répété que "tout a été prévu, il n a pas de problème... "

Comment se satisfaire de telles affirmations péremptoires alors que des rumeurs persistantes font état d’une capacité de stockage des volumes à traiter dès à présent insuffisante dès lors qu’éclate un orage ?

Est ce à dire que le Projet d’Aménagement et de Développement Durables de Saint Martin de la Mer risque de contraindre la station de traitement des eaux usées de Saulieu à réaliser de nouveaux investissements ? Dans l’affirmative, quel en serait le prix pour l’ensemble des abonnés au service de l’eau ?

La phase de concertation aurait du avoir pour but d’évaluer et discuter, à partir de documents valides et rigoureux, des problèmes concrets économiques, techniques et environnementaux, afin d’élaborer un véritable projet d’aménagement du territoire de la commune de Saint Martin.

Malheureusement, d’entrée de jeu, la concertation a tourné court, apparaissant de plus en plus clairement au fil des réunions comme la campagne de promotion du groupe immobilier " Pierre et Vacances " dont le conseiller général du canton du Liernais assurait la présentation, se substituant en tous lieux et en toute occasion aux élus de la commune, entravant sans cesse la discussion en coupant court à toute opposition par des déclarations laissant accroire qu’il était prêt à assumer personnellement les risques financiers qui, par ailleurs, n’ont, à ce jour, jamais été évalués ni chiffrés (cf Déclaration de M.POILLOT dans la Gazette du Morvan du 4 Octobre 2002 : " Selon Pierre POILLOT(...) le projet se justifie totalement. Il assume d’ailleurs totalement le risque en précisant: " c ‘est de l’argent public qui est investi, oui, mais les bâtiments restent propriété publique. Jusque là, je ne vois pas où est le problème. Le risque pour la collectivité, c’est le long terme. Ceci dit, moi, je suis prêt à l’assumer très officiellement; Je pars du principe qu ‘il n ‘y a pas de raison que cela ne marche pas... " (pièce jointe n° 12).

Au terme d’une concertation digne de ce nom, nous aurions été en droit d’attendre un document d’une autre teneur que celle du projet de PLU produit par le bureau COGIT HABILIS qui, en dehors d’une description détaillée des matériaux et règles de construction à respecter pour la réalisation des bâtiments dans les zones constructibles (règlement du PLU, pièce jointe n°8), se résume notamment dans le Projet d’Aménagement et Développement Durables, à un discours flou et général de dépliant d’office de tourisme, occultant, derrière quelques formules vagues, les enjeux financiers et environnementaux du projet " Pierre et Vacances ".

Ainsi, ne pouvons tolérer aujourd’hui que le débat soit forclos alors que le projet de PLU se borne à nous promettre que "Le site d’hébergement est pensé dans l’esprit d’un tourisme durable ", qu’" il aura des répercussions favorables sur 1 ‘ensemble du domaine touristique du Morvan ", qu’" il s’impose comme moyen de renforcer la chalandise des activités de nature et de participer ainsi à leur structuration... " (p.38 du PADD du projet PLU de Saint Martin de la Mer, arrêté le 15 Novembre 2002)

Aujourd’hui nous exigeons une véritable concertation organisée à partir de la présentation de données chiffrées rigoureuses et incontestables.

Car au delà de tous les "principes de Haute Qualité Environnementale " dont le cabinet COGIT HABILIS nous assure que s’inspirera le projet de " Pierre et Vacances ", il s’agit d’engager les riverains, contribuables et usagers de l’eau dans une aventure financière dont ils seront les seuls à assumer les risques.

A ce jour, il semblerait que nous remboursions déjà sur nos factures d’eau quelque 1,5 million de Francs de déficit généré par la précédente aventure touristique entreprise en 1992 avec l’aménagement du camping par le Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux.

Point trop n’en faut !

A présent, fort des 4 000 signatures contre le projet immobilier " Pierre et Vacances" recueillies par le Comité de Défense du Site de Chamboux et remises à la sous Préfecture de Beaune au cours des mois précédents, nous exigeons de contrôler ce qui est fait en notre nom.

Pour finir, signalons deux initiatives récentes qui viennent conforter notre conviction concernant la nécessité d’annuler la délibération du conseil municipal du 15 Novembre 2002 arrêtant le projet de PLU de Saint Martin de la Mer, afin de réengager sur des bases sérieuses la concertation :

. La première, émanant de M.POILLOT, paru dans le Bien Public du 18 Décembre 2002, sous le titre " Liernais - Réflexion sur le projet Pierre et Vacances " et ainsi libellée :

"Le conseiller général du canton de Liernais nous demande d’insérer : " Le conseil municipal de Saint Martin de la Mer vient d ‘adopter son projet de Plan Local d ‘Urbanisme qui prévoit notamment la possibilité de créer une zone de résidences de tourisme à proximité de 1‘étang de la Prée à Chamboux.

Pour se réaliser, ce projet nécessite de nombreuses démarches administratives; cette approbation du projet de PLU rend les réflexions possibles et je m’étais abstenu de lancer cette démarche tant que le conseil municipal ne s’était pas prononcé, par principe.

Ce projet de résidences soulève de nombreuses questions et un débat public de grande ampleur paraît tout à fait légitime pour une information correcte de la population et éviter que des informations fausses ne circulent.

Aussi, je me propose, en prolongement de la récente visite à Belledune *, de mettre sur pied une " instance locale de dialogue et de concertation " qui aura à débattre des nombreux aspects d ‘un tel projet jusqu’à une éventuelle réalisation.

(*)Voyage du 18 Septembre 2002 organisé et financé par le Syndicat Mixte du barrage de Chamboux auxquels étaient invités les élus des communes du canton de Liernais afin de visiter le village " Pierre et Vacances " de Belledune à Fort Mahon dans la Somme.

Cette concertation, lancée à ce stade, permettra de réfléchir à tous ses aspects principe, accès, financement, risques, réglementation. Belledune a donné aux participants une idée d’un tel projet mais nécessite des adaptations bien sur pour être transposable à Chamboux.

Je propose que cette " instance " soit composée de 4 représentants du comité syndical de Chamboux.

de 4 représentants du conseil municipal de Saint Martin de la Mer, de 4 représentants de l’association Sauver Chamboux, de 4 représentants de l’association Oui à Pierre et Vacances, de représentants d’un collectif de personnes, élus municipales ou non, habitant le canton de Liernais qui seraient intéressées à participer à cette réflexion (et non membres des associations précitées). Aussi, j’invite par cet avis, toutes les personnes qui seraient intéressées pour participer à ce collectif à bien vouloir se faire connaître au secrétariat du syndicat, Place de la Fontaine à Liernais, par courrier ou par téléphone (03 80 84 46 74)

Une réunion de ces personnes sera organisée pour désigner leurs représentants, fin décembre ou début janvier 2003 - La première réunion de 1’instance aura lieu entre le 15 et le 30 janvier 2003" (pièce jointe n° 13).

Ainsi alors que l’accumulation des irrégularités constatées au fils des mois dans le montage du projet " Pierre et Vacances " aboutit à présent à la multiplication des procédures destinées à contrôler, et, le cas échéant, contester la légalité des actions engagées en vue de permettre la réalisation du village touristique:

- Requête en annulation de la DUP du 24 Juillet 2002 engagée le 29 Septembre 2002 par le Comité de Défense du Site de Chamboux contre les Préfets de Côte d’Or et de la Nièvre,

- Présentes requêtes en suspension et en annulation de la délibération du 15 Novembre 2002 arrêtant le projet de PLU de Saint Martin de la Mer,

- Demandes de renseignements adressées par le Président de l’Union Fédérale des Consommateurs-Que Choisir de la Côte d’Or, les 22 Octobre et 4 Décembre 2002 respectivement au Président de la Chambre Régionale des Comptes et au Trésorier Payeur Général de Dijon afin de contrôler la régularité des comptes du Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux, susceptible d’avoir incorporé le déficit cumulé résultant de l’activité du camping au prix de l’eau vendue aux usagers (pièces jointes n°14 et n°15), M.POILLOT organise en tant que conseiller général du canton de Liernais, à l’intérieur d’un cadre dont il fixe à sa guise les quotas respectifs de participants, une instance (ayant pour point de chute le siège du Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux), qu’il qualifie "d’instance de dialogue et de concertation " chargée de " réfléchir à tous (les) aspects (du projet) principe, accès, financement, risques, réglementation"

A l’impression déjà pesante laissée par l’omniprésence de M.POILLOT, conseiller général du canton de Liernais, lors des réunions publiques d’informations destinées à la concertation avec la population de Saint Martin de la Mer, vient s’ajouter à présent celle, désagréable, d’une manipulation visant à substituer aux instances légales, après avoir contribué à en bâcler les débats, une instance pour le moins ambiguë. dont les travaux et conclusions pourront être préfabriqués sur mesure et par avance grâce au dosage préalable et judicieux des quotas de participants.

Ajoutons que le projet ainsi formulé par M.POILLOT semble d’autant plus équivoque et discutable qu’il vise à promouvoir la réalisation du projet dans lequel au titre de ses responsabilités de président du Syndicat, il a, depuis plusieurs mois, engagé le Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux, notamment en réalisant l’achat de 12 ha de terres par la somme de 229 000 Francs, alors même que les statuts du syndicat ne l’y autorisaient pas.

. La seconde initiative récente venant renforcer nos convictions émane de la municipalité de Saint Martin de la Mer qui, dans son bulletin municipal de Décembre 2002. après avoir rendu compte de la décision du 15 Novembre 2002 d’arrêter le PLU, fait état, pour la première fois dans le cadre officiel municipal, d’informations jusqu’alors soit évoquées en dehors des réunions de concertation soit purement et simplement occultées.

Ainsi, précise le bulletin, à propos du centre aqua-ludique : " il a toujours été affirmé que, la construction du centre aqua-ludique serait financée par des fonds publics (subvention et emprunt) et resterait propriété publique. Un contrat d’exploitation serait passé avec une société privée après appel d’offres (code des marchés publics) la redevance couvrant a minima les annuités d’emprunt. Le centre comprendrait une piscine où tout le monde aurait accès, y compris les scolaires qui pourraient fort bien y apprendre à nager... "

Par ailleurs, apprend-on par ce même bulletin : " Il semble aussi nécessaire de parler des recettes fiscales pour les collectivités (commune, Communauté de Communes, Département et Région) que générerait le centre de loisirs :

- le foncier bâti produirait de l’ordre de 75 000 Euros. La part de la commune serait d’environ 1/3 soit 25 000 Euros ( à titre de comparaison, le foncier bâti 2002 a généré une recette pour la commune de 11 726 Euros)

- La taxe professionnelle de l’ordre de 75 000 Euros ; la part de la commune serait d'environ 1/4 soit 18 500 Euros ; pour 3 350 Euros en 2002

- La Taxe de séjour, à titre d’exemple une taxe de séjour de 0,50 Euro par jour et par personne sur la base de 250 000 nuitées par an rapporterait 125 000 Euros avec une répartition à définir entre la commune, la Communauté de Communes et le syndicat d’initiative. " ( pièce jointe n° 16).

Ainsi donc, après avoir été le grand absent du projet PADD/PLU (alors même que son financement repose pour une part susceptible d’être très lourde sur les contribuables locaux), le centre aqua-ludique apparaît aujourd’hui dans le discours de la municipalité de Saint Martin de la Mer d’autant plus volontiers que la concertation est achevée, que le projet arrêté de PLU est diffusé à tous les services de l’État, collectivités territoriales, chambres consulaires et toutes les personnes publiques associées concernés, et que les hypothèses les plus farfelues peuvent être à présent d’autant plus aisément avancées qu’il n’y a personne face aux lecteurs du bulletin municipal pour apporter la contradiction.

De la même manière, alors qu’aucune étude prévisionnelle technico-économique, qu’aucun chiffre n’a jamais pu être présenté tout au long de ces mois passés pour permettre un débat responsable, voici que surgissent soudain d’on ne sait où, comme par enchantement, des chiffres rassurants laissant augurer des jours prospères pour les habitants de la commune.

Certes la délibération du 15 Novembre 2002 du conseil municipal de Saint Martin de la Mer ne fait qu’arrêter le projet de PLU et non le PLU lui-même et l’on peut juger inutile, à ce stade, de s’inquiéter quant à certaines de ses orientations, puisque, en aval de la phase de concertation, la phase d’enquête d’Utilité Publique doit permettre à chacun d’exprimer son opinion.

Mais raisonner ainsi revient à perdre de vue l’objet même de la concertation instaurée par l’article L300-2 du code de l’urbanisme, conformément à la loi n° 85-729 du 18 juillet 1985, modifié par la loi SRU n° 2000-1208 du 13 décembre 2000, dont le but, préalablement à toute critique du projet, est de permettre en premier lieu son élaboration après information exhaustive du public fondée sur l’échange de données techniques et économiques fiables et après discussion véritable avec celui-ci.

La phase actuelle du PLU arrêté aboutit à la rédaction du PADD (Projet d’Aménagement et de Développement Durables) de la commune, destiné au citoyen et qui joue le même rôle que le rapport de présentation de l’ancien POS. Le PADD en revanche est un document infiniment plus précis qui a pour objectif de " lister " dans le cadre des orientations définies, notamment les projets d’aménagement, les projets d’équipement, les mesures pour protéger les paysages naturels et urbains, etc. Le PADD définit les orientations et les prescriptions, qui sont opposables ; il expose les intentions de la municipalité pour les années à venir et l’engage.

Ainsi, occulter un projet d’équipement de l’envergure de celle d’un centre aqua-ludique invalide le PADD tel qu’il est arrêté par le conseil municipal de Saint Martin de la Mer le 15 Novembre 2002.

(Loi SRU articles L110, L121-1, R123-3 notamment).

Sur l’urgence à suspendre la délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 15 Novembre 2002 arrêtant le projet de Plan Local d’Urbanisme.

Compte tenu des arguments développés ci-avant, soulignant :

- l’indigence de la concertation menée par la municipalité de Saint Martin de la Mer

- le caractère notoirement insuffisant des informations prises en compte dans la rédaction du projet de PLU (concernant notamment le coût du centre aqua-ludique, et la capacité, le cas échéant, insuffisante de la nouvelle station d’épuration et de traitement des eaux usées de Saulieu...)

- la non prise en compte des interrogations et inquiétudes d’une part importante de la population de Saint Martin de la Mer, contribuable, riveraine et usagère de l’eau potable du barrage de Chamboux

- la reconnaissance explicite par M. Pierre POILLOT conseiller général du canton de Liernais et président du Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux, exprimé le 18 décembre dernier, dans la presse locale, de la nécessité de lancer fin janvier 2003 " une concertation (permettant) de réfléchir à tous (les) aspects (du projet) : principes, accès, financement, risques, réglementation ",

il convient de stopper au plus vite la procédure d’élaboration du PLU, actuellement en cours, afin de réengager, dans des conditions satisfaisantes, une procédure de concertation officielle, s’inscrivant dans le cadre légal définie par le code de l’urbanisme.

EN CONCLUSION

Pour ce faire, nous sollicitons donc, par la présente requête, la suspension en vue de son annulation de la délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 15 Novembre 2002 arrêtant le projet de PLU de la commune.

Vous remerciant par avance de l’attention que vous porterez à l’examen de notre requête, nous vous prions, M. le Président de croire en l’expression de notre considération respectueuse.

Les co-requérants :

Le Comité de Défense du Site de Chamboux et des Usagers du réservoir de l’eau potable du Lac de Chamboux, représenté par son Président Jocelyn GALLAND,

Jocelyn GALLAND,

Pierre BOUDIER,

Christophe RAILLARD.

A Lavault, le 7 janvier 2003

COPIE À :

M LAVILLE, Mairie de ST MARTIN DE LA MER

M POILLOT, Conseiller Général du canton de LIERNAIS, Président du Syndicat Mixte du Barrage de CHAMBOUX.

 

LISTE DES PIECES JOiNTES

Pièce jointe n°1 : Statuts de l’Association, (avec les modifications de l’assemblée générale extraordinaire du 16 Novembre 2002) enregistrée en sous-préfecture de Beaune le 28 novembre 2002

Pièce jointe n°2 : Délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 15 Novembre 2002 arrêtant le projet de révision du Plan Local d’Urbanisme

Pièce jointe n°3 : Arrêté préfectoral du 13 Mai 1980 portant création du Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux

Pièce jointe n°4 : Demande adressée le 14 Février 2002 par M.POILLOT, président du Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux au Préfet de Région en vue de la modification du règlement d’usage à l’intérieur du périmètre de protection rapproché.

Pièce jointe n°5 : Délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 4 Octobre 2001, décidant de la révision du POS et de sa transformation en PLU

Pièce jointe n°6 : Délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 26 Novembre 2001 désignant la société COGIT HABILIS pour l’élaboration du PLU de la commune.

Pièce jointe n°7 : Délibération du conseil municipal de Saint Martin de la Mer du 15 Novembre 2002 approuvant le bilan de concertation du PLU

Pièce jointe n°8 : Projet de PLU au 15 Novembre 2002 élaboré par COGIT HABILIS

Remarque : le projet de PLU comportant environ 240 pages, il n’a pas été possible de photocopier l’original à la Mairie de Saint Martin, aux heures d’ouverture (16 à 18 heures le mardi et le vendredi). Le document ci-joint en annexe nous a donc été communiqué via le réseau Internet par la société COGIT HABILIS, avec l’autorisation du maire de Saint Martin., grâce à l’envoi d’un CD rom. Il est à noter que le document ainsi obtenu reproduit intégralement les textes mais non les très nombreuses photographies rassemblées dans le projet original.

Pièce jointe n°9 : Compte-rendu sommaire des séances du conseil municipal du 7 Mars 2002 et du 22 mars 2002

Pièce jointe n°10 : Ébauches successives du projet immobilier à Chamboux présentées par l’architecte du groupe " Pierre et Vacances ".

Pièce jointe n°11 : dossier sur le projet " Pierre et Vacances " à Chamboux, paru dans l’édition de l’Yonne Républicaine du 21 Août 2002

Pièce jointe n°12 : Extrait de l’article du 4 Octobre 2002 paru dans La Gazette du Morvan sur le voyage au village " Pierre et Vacances " à Belledune (Somme) organisé par le Syndicat Mixte du Barrage de Chamboux

Pièce jointe n°13 : Avis de M.POILLOT passé dans le Bien Public du 18 Décembre 2002, concernant la création d’une " instance de concertation ".

Pièce jointe n°14 : Courrier du 22 Octobre 2002 de l’Union Fédérale des Consommateurs-Que Choisir de la Côte d’Or au Président de la Chambre Régionale des Comptes de Bourgogne.

Pièce jointe n°15 : Courrier du 4 Décembre 2002 de l’Union Fédérale des Consommateurs-Que Choisir de la Côte d’Or au Trésorier Payeur Général de Dijon

Pièce jointe n°16 : Bulletin municipal de Saint Martin de la Mer, n°9, Décembre 2002

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