Association ADLIB " Le Creux
des Rayes "
Depuis 1991, Le Creux des Rayes à
St Martin de la Mer, uvre dans le domaine culturel en milieu rural. Dans la continuité de sa démarche multiculturelle, l'association propose une suite à cet événement, cette fois sur le thème de lEau, sujet oh combien dactualité, suite aux accidents climatiques fréquents, à la pénurie qui guette et au sommet récent de Johannesburg. Le samedi 21 Septembre donc, l'association a organisé une journée au Creux des Rayes, intitulée lhomme et lEau sur le principe ouvert dune exposition dune vitrine dassociations, dune conférence-débat (qui permettra à tout le monde déchanger points de vue et ébauches de solutions) et dune soirée culturelle (musique et théâtre). LA RESSOURCE EN EAU, LE MORVAN, LES USAGERS JOURNÉE DÉTUDE ET DINFORMATION co-organisée par l Association ADLIB " le creux des rayes " le CLAPEN 21 (comité de Liaison des Associations de Protection de LEnvironnement et de la Nature de la Côte dOr) Programme de la conférence-débat INTRODUCTION : Premier thème : LA PROTECTION ET LA GESTION DE LA RESSOURCE
Deuxième thème : LEAU POTABLE ET LE SERVICE PUBLIC
Troisième thème : LA DÉMOCRATIE LOCALE
ET LA Table-ronde et conclusions avec les associations Comité de Défense du Site de Chamboux , Fédération des Pêcheurs 89 et 21, Autun-Écologie, Auxerre-Écologie, ADENY, ADYC, ATTAC, Confédération Paysanne, UFC Que Choisir, le CLAPEN 21 et les élus locaux et régionaux présents dans la salle.
COMPTE-RENDU DU COMITÉ Voici un compte-rendu
de la journée "LHomme et LEau" organisée
par lassociation "ADLIB" au Creux des Rayes" à
ST-MARTIN-DE-LA-MER le samedi 21 septembre 2002. Présentation de M Gilles DEMONTALEMBERT : hydrobiologiste et président du syndicat des eaux de SEMUR EN AUXOIS qui fournit de leau à 110 communes, venu pour témoigner du devoir dun politique au sens noble du terme, du problème et de lenjeu extraordinaire de leau dans lhistoire de lhumanité : la complexité de la gestion de leau, les problèmes humains, politiques, environnementaux et techniques font que la gestion de leau est très difficile à assumer. Présentation de M. HOUDAILLE, président du CLAPEN 21 (Comité de Liaison des Associations pour la Protection et lEnvironnement de la Nature de Côte dOr) qui excuse les absences de M. le député Alain SUGUENOT, M. le sénateur GRILLOT, M. le président du Parc Naturel du Morvan Christian PAUL, Mme le Maire de Pontaubert, M le président de la Fédération de pêche de Côte dOr et qui salue Mesdames et Messieurs les élus présents dans la salle. M. Houdaille présente les grands objectifs du sommet de Johannesburg qui a eu lieu en août 2002. Ce sommet a été préparé sous légide du conseil mondial de leau pour faire la prospective dans le domaine de leau jusquen 2025. Lors de ce sommet, quelques grands pays ont signé le protocole de laccord de Kyoto, parmi eux, la Chine, la Russie, lInde, le Canada et dans une moindre mesure les Etats-Unis. Après le sommet officiel, un second sommet a réuni les ONG qui nont pas eu droit à la parole comme on aurait pu le souhaiter. En ce qui concerne la France, il y a eu plusieurs réunions de préparation à Rennes et à Lyon. Les pays présents ont réfléchi sur les pratiques actuelles en matière deau qui, si lon continue de la sorte, vont nous conduire directement à limpasse. Leau est une ressource rare et fragile. Le but de cette réflexion est le suivant : comment faire pour arriver à une eau saine à un coût raisonnable ? La loi française explique que leau est un patrimoine commun de la nation ; cest également un patrimoine commun de lhumanité ; comment en user sans en abuser ? Au niveau mondial, il y a urgence sanitaire, notamment dans les pays en voie de développement comme en Afrique. Sur 6 milliards dhabitants présents sur terre, un quart dentre eux ont accès de manière insuffisante à leau. La moitié (3 milliards dhabitants) ont un assainissement inadéquat, seulement 18 % des populations périphériques dans les villes sont raccordées à leau et seulement 8 % sont raccordées à des collecteurs dégout. La charte adoptée lors de ce sommet apporte des précisions sur :
Pour atteindre ces objectifs, lestimation actuelle des financements se situe entre 80 et 180 milliards de dollars. Pour trouver ce financement, la surtaxe de leau au niveau du consommateur a été évoquée. Un engagement volontaire des collectivités locales dans le cadre de la coopération décentralisée a été choisi. Mais pour cela, des dispositions législatives sont nécessaires pour changer certains aspects des statuts comme les budgets annexes et les agences de leau. Parmi les nouvelles lois daménagement du territoire, une nouvelle modélisation est apparue concernant le plan daménagement et de développement durable du territoire ; le mot "durable" a été ajouté. Cest un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Cest un processus de développement qui doit concilier lenvironnement, léconomie et le social. Le développement durable sappuie sur des principes fondamentaux, la solidarité qui doit sexprimer dans le temps :
M Gérard LACAN, directeur du secteur Seine Amont de lagence de leau Seine-Normandie présente létat des lieux sur la directive cadre européenne. Lagence de leau Seine-Normandie est un établissement public et administratif qui apporte une aide financière et technique importante aux usagers de leau. La directive cadre a été mise en place le 22 décembre 2000, parue au journal officiel de la commission européenne. Cette directive implique une compétence technique et citoyenne, elle a prévu une consultation du public en 2006. Le calendrier de la directive prévoit dici 2004 de définir les districts en fonction des nappes et des bassins versants. Un état des lieux sera à établir sur létat des nappes et des eaux de surfaces. Un plan de gestion et un programme de surveillance sera mis en place à léchelle du territoire, avec une obligation de résultats. Les objectifs environnementaux intègrent deux paramètres globaux : létat chimique (avec des seuils maximums) et létat écologique (physico-chimique et biologique). Dans le Morvan, les indicateurs biologiques (comme la moule perlière ou lécrevisse à pattes blanches) démontrent que létat biologique est excellent. Si les résultats sont insuffisants en 2015, la sanction sera financière Le registre des zones protégées sera un ensemble de masses deau utilisées pour ladduction deau potable avec un captage supérieur à 10m3 par jour. Chamboux est dans ce cadre et fera partie de la liste des zones protégées dici 4 ans car cest un réservoir deau potable stratégique sur le plan qualitatif. À léchelle de la Côte dOr, les caractéristiques sont la sécheresse chronique et le peu de réserve en nappes. Les services de létat et lagence de leau souhaitent que les problèmes deau potable soient résolus dans la mesure du possible sur le département côté bassin Seine, avec le potentiel actuel. Cest pour cette raison que lagence considère Chamboux comme une réserve stratégique. Lagence de leau doit veiller afin que les conflits dusage soient anticipés pour être évités. Lagence devra mettre en place une politique territoriale globale plus adaptée en favorisant linterconnexion des différents intervenants. Sur le lac de Chamboux, 50% de la SAU (surface agricole utile) est une STH (surface toujours en herbe) qui a des effets bénéfiques sur le bassin versant. Loccupation forestière est également importante (près de 16 km2). Lusage essentiel est ladduction en eau potable. Lagence a financé en 1984 une grosse partie de cette retenue et de son usine. Une caractéristique du lac de Chamboux est sa minéralisation trop faible. Lagence a demandé au président du syndicat du barrage de traiter ce problème. Chamboux alimente 20 000 habitants, ce qui est important dans une région qui a une faible densité de population. Le prélèvement annuel est estimé à 900 000 m3 par an. En pointe, lusine traite jusquà 4500 m3 par jour et larrêté préfectoral autorise un prélèvement de 6000 m3 par jour. Vu les différentes communes qui doivent se raccorder prochainement à Chamboux, on arrivera très vite à 6000 m3 sans tenir compte du projet économique "Pierres et Vacances". Le rôle de lAgence de leau nest pas de décider si ce projet doit ou ne doit pas se réaliser, mais M Lacan précise quil y a déjà eu de largent public investi pour la création de cette retenue dont le but originel est la production deau potable. Le périmètre de protection défini par larrêté préfectoral de 1988 est insuffisant. Lagence de leau la signalé à la préfecture de Dijon et souhaite quil y ait dans le projet tous les éléments qui permettent une bonne protection du lac de Chamboux. Malgré la rénovation (financée en partie par lAgence de leau) de la station dépuration de Saulieu, elle est déjà en saturation par temps de pluie et ne pourrait, dans létat, accueillir 1500 équivalents habitants en plus. Pour revenir sur laspect foncier, la chance de Chamboux, cest davoir une occupation forestière très importante, une occupation au niveau agricole qui a peu deffets négatifs sur la qualité de leau ; pourquoi acheter du foncier ? Ou alors, cest de la spéculation La composition même du bassin récepteur de Chamboux fait que lon pouvait penser à une certaine époque que les mesures étaient suffisantes, après lavis dun hydrogéologue. On ne pouvait pas penser que 300 maisons et un centre aquatique allaient sinstaller quelques années plus tard. Nous venons de découvrir un nouvel arrêté inter préfectoral, mais les prescriptions ne changent pas car il ny a ni enquête publique, ni nouvel avis dun hydrogéologue. Pour obtenir
dautres renseignements, consultez le site (très complet)
de lagence de leau à ladresse : http://www.eau-seine-normandie.fr/ M Gilles DEMONTALEMBERT expose le cas du lac de Pont, voisin du lac de Chamboux qui a une histoire symptomatique des problèmes concrets des conflits dusage que les politiques doivent gérer au quotidien. Sous la pression des partenaires du Conseil Général et de lAgence de leau, le Syndicat des eaux de Semur-en-Auxois a déjà pris en compte les nouvelles directives européennes. Le lac de Pont a été créé pour permettre dalimenter le canal de Bourgogne. Pour cette raison, il appartient aux voies navigables de France. Ensuite, une activité de pêche et de baignade sest créée, suivie en 1970 de linstallation dun important village de vacances. Autour du lac se sont construites des maisons. En 1980, il y a eu une demande de prélèvement pour alimenter aujourdhui 110 communes en eau potable. Ensuite est arrivée une activité nautique très importante, suivie dune activité de motonautisme. Le lac de Pont est un réceptacle de la rivière de lArmançon et doit préserver la ville de Semur-en-Auxois des inondations. Cette année est une année type pour constater comment on peut être confronté à des conflits dusage : au printemps, le gestionnaire a constitué une réserve deau pour le canal de bourgogne en baissant le niveau du lac, afin déviter une éventuelle inondation de la ville de Semur. Dès lapparition de la sécheresse, le lac sest trouvé largement en dessous de son niveau, provoquant linterdiction de la baignade, interrompant toute activité économique liée au tourisme. Le canal de Bourgogne asséché aurait souhaité prendre de leau dans le lac, mais larrêté préfectoral donnant la priorité à la production deau potable, la circulation sur 20 km du canal a dû être interdite. Pour régler ces problèmes de conflits dusage, à la demande du préfet et de lAgence de leau, le syndicat des eaux de Semur devra réviser sa déclaration dutilité publique datant de 1977. Le conseil général ayant déclaré que cette réserve d eau est, tout comme celle de Chamboux une réserve stratégique, ce dernier prendra en charge le financement des études nécessaires à la révision de la DUP. La convention signée avec le conseil général demande une obligation de résultat avant deffectuer le versement de la totalité de la subvention. Les usagers devront supporter le coût de laménagement du réseau, ainsi que le traitement des différents polluants. Si la DUP nest pas révisée dici 2 ans, le syndicat devra reverser 20% de lensemble de linvestissement supporté par le conseil général. Le conseil général demande au syndicat de réfléchir à la prochaine convention de 2004/2006 qui exige lachat et la maîtrise du foncier autour du lac de Pont. Alors que les maisons sont construites, le syndicat des eaux de Semur-en-Auxois devra racheter ce foncier aux propriétaires actuels afin de préserver la qualité de leau. Dautre part, les ressources comme Terre-Plaine, Chamboux, Pont devront à terme être interconnectées. La loi de la visite décennale des barrages permet de vidanger le réservoir pour vérifier la qualité de la structure. Durant cette vidange, il est important de travailler en réseau afin de pouvoir se connecter sur un barrage voisin.
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