Trois balades en une, qui dit mieux ?

Sur les rives du lac de Chamboux, près de Saulieu, on passe en moins de 3 heures du marais à la forêt, et de la forêt au lac. Ou à la mer, si on préfère. Ambiance plage.

Par Fabrice Nico1ino

C’est une eau jaune ou bleue, selon les facéties du soleil qui pointe que pour mieux se perdre dans les nuages. Le lac de Chamboux frissonne sous un vent frais qui lève un clapotis brun orangé. J’ai tout à l’heure essuyé un grain qui m’a laissé trempé et transi et regarde vers l’Est avec un peu d’inquiétude

Du camping à la Prée, 30 minutes
Allez ! Dès les premiers pas dans la lande à genêts et roseaux derrière le camping, le ciel me tombe sur la tête : tout dégouline, pour l’essentiel sur moi. Des mains charitables ont heureusement installé un peu plus loin une passerelle en bois qui permet de circuler dans cette sorte de marais sans enfoncer le pied d’un demi-mètre.
Même lorsqu’on est détrempé, c’est très beau : une mosaïque de bouquets de saules, de buissons
d’aubépines et de sureaux, remplacés près de l’eau par des phragmites et des roseaux. Je passe au-dessus d’une mare couverte de lentilles, pleine de petits bruits de succion, secrète à souhait. Le sentier m’éloigne du lac et pénètre sous couvert des chênes et des grandes aubépines. En passant sous l’une d’elles, j’ai une vision : son écorce bouge et remonte. À l’instant où je comprends, je suis cloué sur place. De l’autre côté de l’arbuste, un écureuil roux, dont seule la queue et le bout des pattes apparaissent. Ce sont elles, grimpant sur l’aubépine, qui ont attiré mon attention. L’écorce qui bouge, c’est lui qui monte ! Mais il m’a vu, du moins senti. Se croyant invisible
–et votre queue, Monsieur? –, il préfère rester immobile. L’aubaine. Il est si près que je vois une partie de son ventre blanc palpiter et son œil rond fixer le ciel sans ciller. C’est la grâce, un bonheur de cinq minutes. Puis l’acrobate retrouve ses habitudes. En trois bonds parfaits, il gagne deux mètres en hauteur et se jette au-dessus du chemin, avant de se cacher dans un chêne de l’autre côté.


Que faut-il choisir? La brume du matin sur le lac (en haut) au bout des prés gelés? Le levé du soleil près du débouché de La Prée (ci-dessus)? La silhouette hiératique du héron cendré (ci-contre)?

 

106 Terre Sauvage


Arrivée peu discrète sur la réserve,
onfait s'envoler deux hérons cendrés
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