Comité de Défense du Site de Chamboux
et des usagers du réservoir et de l'eau potable du
Lac de Chamboux (Ass.loi 1901)
Lavault
21210 St Martin de la Mer
M. Daniel CADOUX
Préfet de Région et Préfet de Côte d'Or
Rue de la Préfecture
21000 DIJON
Monsieur le Préfet,
Ayant constaté que l'exploitation du camping du lac de Chamboux avait repris depuis quelques semaines, avec l'embauche d'un salarié temporaire chargé de l'accueil des touristes et de la bonne marche des installations, nous souhaiterions que soit diligentée par vos soins une enquête afin de déterminer, avec l'aide de tous les services concernés, si l'activité de ce camping satisfait à l'ensemble des normes exigées par les différentes réglementations en vigueur.
En effet, au cours de visites que nous avons effectuées sur ce site, de nombreuses anomalies nous sont apparues concernant d'une part la sécurité des personnes et d'autre part la préservation de la qualité des eaux du barrage, qui nous inquiètent vivement.
- Concernant la sécurité, diverses installations sont de toute évidence dangereuses :
- Une construction en bois et en corde destinée aux enfants (de type mobilier urbain pour aires de jeux) se trouve dans un état de quasi délabrement (photos n°1, 2 et 3).
- Une installation électrique (groupe de froid ?) est installée sans aucun cache ni protection le long du bâtiment d'accueil, à hauteur d'enfant, accessible à tous (photos n°4 et 5).
- A proximité immédiate des bâtiments et de la plage, de grands arbres n'ont pas été entretenus et présentent (à environ 4m et plus du sol) de nombreuses et grosses branches mortes susceptibles de casser (photos n°6 et 7).
- Par ailleurs, les installations et équipements destinés à la collecte et à l'acheminement des eaux usées en vue de leur traitement à la station de Saulieu nous semblent également comporter des risques innacceptables (de chutes et de noyades) pour un site accueillant des enfants.
Ainsi peut on observer à quelques mètres du chemin d'accès au bâtiment d'accueil, au milieu de l'herbe, une sorte de grand couvercle circulaire d'environ 1.60m de diamètre, en plastique, qu'aucun système de fermeture n'empêche d'ouvrir, pouvant sans difficulté être soulevé par des enfants, donnant sur une citerne cylindrique profonde d'environ 1.50m remplie au deux tiers d'une eau fétide (photos n° 8 et 9).
Enfin, l'accès au local souterrain profond d'environ 5m, abritant les installations électriques et la pompe de relevage des eaux usées, ainsi que l'accès au bac de dégrillage, théoriquement interdit par 6 trappes métalliques fermées par cadenas, est à ce jour totalement libre, les cadenas (à l'exception d'un seul) ayant disparu (photos n°10,11 et 12).
- Concernant la préservation de la qualité de l'eau du barrage, l'état des installations citées ci dessus nous préoccupe également.
- Plus précisément, nous nous interrogeons sur leur capacité à assurer à ce jour le relevage des eaux usées jusqu'à la station d'épuration de Saulieu compte tenu de l'impression de délabrement qu'elles offrent de prime abord : clé rouillée et cassée dans la serrure d'une des armoires électriques, marques d'eau horizontales sur les murs du local et sur les portes des armoires électriques, à hauteur d'homme, correspondant vraissemblablement aux traces laissées par plusieurs inondations (photos n° 12,13 et 14) voyants électriques éteints, commandes électriques en position arrêt (photos 15 et 16) etc.
Ajoutons qu'après avoir actionné à plusieurs reprises les chasses d'eau des toilettes du bloc sanitaire, nous avons constaté que les eaux issues de notre manœuvre, après avoir traversées le bac de dégrillage, s'étaient évacuées par une buse située à l'extrémité du bac qui semble rejoindre (comme en témoigne dans le bac de dégrillage la présence de très nombreuses grenouilles) une mare/bassin, située en contre bas à quelques mètres, derrière un bosquet, susceptible de faire office de lagunage destiné à l'épuration des eaux usées.
Précisons que le niveau de ce bassin situé à quelques mètres du bord du lac est actuellement relativement bas, du fait de la sécheresse (40 cm plus bas que le bord de la mare). On ne peut que s'interroger sur les risques de débordement en cas d'orage ou de pluies importantes ainsi que sur les risques d'infiltrations...
Soulignons pour finir, que notre inquiétude quant aux conditions dans lesquelles est à nouveau exploité ce camping est d'autant plus vive que, par le passé, de nombreuses négligences et erreurs de gestion ont pesé et pèsent encore sur le prix de l'eau à payer par les usagers qui au travers de leurs factures doivent assurer le remboursement du déficit généré par le camping depuis 1992.
Illustrant notre propos, rappelons le fait que ce camping a fonctionné depuis son ouverture en 1992 jusqu'en 1994 en faisant valoir un classement dans la catégorie " trois étoiles " alors même qu'aucun classement n'avait été établi par les services de l'Administration concernés...
Enfin nous nous interrogeons sur ce qui adviendrait sur le plan juridique si, à la suite d'un accident grave (corporel ou environnemental) une indemnisation du préjudice subi devait être mise en œuvre.
Compte tenu de l'absence de cadre légal autorisant le Syndicat du Barrage de Chamboux à exploiter une infrastructure touristique (l'arrêté du 13 mai 1980 qui porte création du Syndicat limitant l'objet de ce dernier à : "l'étude, la réalisation et la gestion des ouvrages de production et de transport d'eau potable à partir du barrage de Chamboux en direction de toutes les collectivités adhérentes "), on peut s'inquiéter légitimement de la validité des assurances contractées par le Syndicat pour couvrir les risques résultant de son activité touristique, non statutaire, donc de fait non légale.
Dans un tel contexte, nous posons donc les questions suivantes :
- Quelle serait la responsabilité du Syndicat et/ou celle du Président
en cas d'accident ?
- Quels seraient les moyens mis en œuvre pour assurer la réparation d'un
éventuel préjudice ?
- L'usager de l'eau serait-il, là encore, sollicité pour assurer
le financement de cette nouvelle dépense ?
Compte tenu des éléments énoncés ci avant, nous
pensons donc qu'il est urgent que soit sérieusement analysée la
situation actuelle de ce camping afin que des mesures concrètes soient
mises en œuvre pour que les accidents que nous évoquons ne puissent survenir.
Vous remerciant par avance de l'attention que vous porterez a l'examen de notre
requête, nous vous prions, Monsieur le Préfet, de croire en l'assurance
de notre considération respectueuse.
Le Président du Comité
Jocelyn GALLAND