La multinationale "Pierre et Vacances" propose
d'implanter un village de vacances de 1500 lits au bord du lac
de Chamboux, réserve d'eau potable. 300 logements,
dont certains sur le périmètre de protection rapprochée
du lac, vendus à des propriétaires privés
et gérés par le promoteur pour une durée
minimale de 9 ans.
Un complexe de restauration, de petits commerces
et un centre ludo-aquatique financé par des fonds
publics permettront comme le dit "Pierre et Vacances", d'avoir
un village avec "tout à portée de main".
Les porteurs du projet sont : M. Poillot, conseiller général
et Président du Syndicat du Barrage de Chamboux ; M.
Laville, Maire de St Martin de la Mer et l'ex-ministre, F. Patriat.
Chargé initialement de gérer
la ressource en eau potable, le Syndicat du Barrage est
maintenant devenu compétent aussi pour acheter des terrains
supplémentaires, viabiliser le site et réaliser
une opération immobilière avec le promoteur.
Afin de rendre légalement possible l'implantation
de constructions sur ces terrains, la commune veut rapidement
mettre en place un Plan Local d'Urbanisme. L'enquête publique
débutera en septembre 2002.
L'eau potable
Le lac de Chamboux est qualifié de "ressource
stratégique" pour l'alimentation en eau potable de
près de 20 000 personnes et plus encore dans un proche
avenir.
Informé de ce projet, l'Agence de l'Eau
Seine-Normandie, organisme public et indépendant qui
suit la qualité des eaux du lac et finance pour partie
le réseau d'adduction d'eau met en garde officiellement
les services de l'état en exprimant ses "réserves
sur un projet local susceptible d'engendrer une dégradation
de la qualité de l'eau".
Ajoutons que les eaux de ruissellement
seront rejetées dans le Ternin avec tous les risques
que cela comporte.
Enfin, aucune garantie ne peut-être
apportée sur l'avenir de ce village qui peut se transformer
en friche touristique
au bord du réservoir d'eau
potable.
Dans la réunion d'information du P.L.U.,
le 17 mai, les élus municipaux, le Président du
Syndicat du Barrage ont déclaré assumer la responsabilité
de ces risques dans la mesure où le projet serait conforme
aux lois sur l'eau.
Le centre ludo-aquatique
11 millions d'euros
(70 millions de francs)
Exigé par le promoteur immobilier
pour s'implanter, les collectivités publiques le financeront
par des subventions et des emprunts. Aucune garantie sérieuse
ne permet d'affirmer qu'il ne sera pas la source d'un énorme
gâchis d'argent public.
Le risque est d'ailleurs également admis
par le Président du Syndicat du Barrage.
Estimant que, sur ses deux aspects fondamentaux,
l'eau potable et l'argent public, il était inacceptable
que nos élus prennent le moindre risque dans un projet
d'intérêt privé, le Comité
de Défense du Site de Chamboux se bat pour le retrait
de ce projet et pour la préservation du site en y
interdisant toute construction nouvelle.
Fort du soutien de plusieurs milliers de personnes,
le comité va donc continuer à sadresser
aux services de l'Etat, aux élus, à la population
pour atteindre ces objectifs.